Au rythme actuel des avortements de foetus de sexe féminin en Chine le pays risque de se retrouver avec un déficit de 24 millions de femmes à marier dans la prochaine décennie, ce qui risque de provoquer une augmentation de la criminalité, selon une étude publiée mardi par l'Académie chinoise des sciences sociales (CASS)
Pris entre la politique de planning familial qui n'autorise qu'un enfant par couple et la préférence traditionnelle pour les héritiers mâles, de nombreux Chinois suppriment les foetus de sexe féminins, certains allant jusqu'à tuer les bébés filles. "Les avortements liés au sexe sont extrêmement fréquents, particulièrement dans les zones rurales. Le phénomène d'avortement des foetus féminins est très grave", estime la CASS.
Les tests permettant de déterminer le sexe du foetus pour des raisons autres que médicales sont interdits mais fréquemment pratiqués, surtout dans les cliniques privées des campagnes.
Selon l'étude, qui n'est pas la première à dénoncer ce phénomène, le rapport homme-femme à la naissance est de 119 garçons pour 100 filles en Chine, le fossé démographique se creusant jusqu'à 130 garçons pour 100 filles dans certains provinces. Dans les pays industrialisés, ce rapport est en moyenne de 107 garçons pour 100 filles.
Dans les zones rurales, explique un chercheur, Wang Guangzhou, au journal officiel "Global Times", les jeunes gens pauvres ont dû mal à trouver une épouse, et cela alimente la criminalité. Le journal fait état de nombreux enlèvements et de trafic de femmes dans les zones où la pénurie est la plus forte...